Si vous êtes d'en savoir plus sur l'opinion de tatanka sur le lien inversement proportionnel entre contagiosité et virulence et ses conclusions du laissons circuler sans vaccinner et on sera tous immunisés youpi, la coïncidence fait qu'on a un entretien publié récemment avec Samuel Alizon, directeur de recherche CNRS/IRD, écologue et évolutionniste, spécialisé dans l’étude et la modélisation des maladies infectieuses qui aborde justement ce sujet:
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Pour l’instant, chaque augmentation de la contagiosité du virus s’est accompagnée d’une augmentation de sa virulence, qui est désormais plus de 10 fois supérieure à celle de la grippe.
Citation :
(...) ce qu’on a souvent pris pour une baisse de la virulence dans beaucoup d’épidémies passées n’est en fait qu’une hausse de l’immunisation des populations. C’est une sorte d’illusion optique.
Citation :
Cette observation ne contredit-elle pas la théorie selon laquelle les virus évolueraient vers une moindre virulence, car ils n’auraient pas « d’intérêt évolutif » à tuer leur hôte ?
Ce raisonnement erroné est souvent brandi par des médecins, mais il vient d’une confusion entre la létalité observée, qui diminue avec l’immunisation des populations, et la virulence, qui par contre se mesure dans des hôtes dits naïfs, ou sans immunité. Un autre problème est que l’on a souvent tendance à comparer des virus d’espèces différentes, comme le Sars-CoV-2, les coronavirus saisonniers, les rhinovirus qui causent des rhumes, ou encore la grippe. C’est trompeur, car chaque espèce de virus a ses caractéristiques propres, ses mécanismes de reproduction dans un environnement cellulaire donné… Oublier cela, c’est un peu comme penser que les rhinocéros peuvent évoluer pour devenir des girafes.
Citation :
Dans le cas du Sars-CoV-2, une particularité importante est que les formes sévères de Covid arrivent environ deux semaines après les infections, à un moment où le virus ne se transmet plus beaucoup — 95 % des transmissions ont lieu entre le 2ᵉ et le 11ᵉ jour après l’infection. Par conséquent, la survenue de formes sévères n’a pas de « coût évolutif » pour le virus, cela ne nuit pas à sa propagation. Il n’a donc pas vraiment de « raison » d’évoluer vers des formes bénignes.
Citation :
On retrouve ce résultat connu en santé publique qu’un virus plus transmissible et un peu moins virulent peut causer des formes graves beaucoup plus nombreuses.
L'entretien complet:
https://reporterre.net/La-strategie-zero-Covid-bousculee-par-les-varia...